Comment gérer les proches qui ne comprennent pas vos choix

C'est difficile de ne pas pouvoir compter sur le soutien de ses proches. Je parle ici des rembarques qui reviennent le plus souvent et comment y faire face.

Je souhaite vous parler aujourd’hui d’un problème que tous les voyageurs sur le long cours connaissent : les proches qui ne comprennent pas nos choix de vie.

Lorsque j’ai commencé à voyager pour plusieurs semaines puis plusieurs mois, j’ai commencé à attirer les foudres de mes proches, famille et amis. Certains me regardaient bizarrement, d’autres me traitaient d’inconscient, ma copine à l’époque était triste (j’en parle d’ailleurs ici)…
Difficile de voir ses choix de vie totalement remis en question par les personnes dont on a le plus besoin.
Pour m’empêcher de partir, certains n’ont pas hésité à jouer sur la peur et la culpabilité, et d’autres n’ont tout simplement rien compris du pourquoi du comment je voulais voyager.

Alors, comment faire pour ne pas se laisser influencer par tous ces sentiments négatifs ?
Comment faire face à sa famille et à ses amis lorsque ceux-là ne comprennent pas nos choix de vie ?

Expliquer les origines et l’irrationalité de la peur

Combien de fois est-ce que j’ai pu entendre ce genre de phrase :

« Non mais tu ne vas quand même pas partir tout seul ?! Le monde est dangereux tu sais ! »

En général, ce sont les parents qui prennent peur (pour moi, ça a surtout été ma mère).
Plutôt que d’hurler au scandale, je vous conseille de prendre le problème à bras le corps. Après tout, mettez-vous à leur place. A chaque fois qu’on allume la télé aujourd’hui, c’est pour parler d’un attentat au Burkina Faso, d’un séisme meurtrier en Asie ou d’une tuerie aux Etats-Unis…

Là-dessus, les médias sont vraiment les pires ennemis des voyageurs. De Pékin à Bangkok, de Berlin à Los Angeles, on a l’impression que toutes les villes du monde sont ultra dangereuses !
Pour faire réfléchir les proches qui ont peur de vous laisser partir, n’hésitez pas à sortir les statistiques et à mettre en avant que leur seule peur ici, c’est l’inconnu.

Eh oui, rien ne vous garantit une sécurité optimale lorsque vous prenez le métro à Paris ou que vous traversez la rue en bas de chez vous… Faites comprendre à vos proches qu’il n’existe aucun endroit au monde qui soit 100 % sûr, comme il n’existe aucun endroit au monde qui soit 100 % dangereux.

Un autre facteur qui peut vous rendre la tâche encore plus difficile est si vous voyagez seul. Tout le monde a entendu quelqu’un, qui a entendu quelqu’un, qui a entendu quelqu’un avoir entendu une fois aux informations qu’un touriste voyageant seul s’était fait agresser, était tombé malade ou encore s’était fait volé ses papiers sans que personne ne lui vienne en aide.
Alors oui, c’est vrai que ça peut arriver, mais rappelez à vos proches que vous pourriez aussi vous noyer dans votre baignoire chez vous sans que personne ne s’en rende compte pendant des jours, ou que vous pourriez très bien vous faire voler votre portable en vous baladant tout seul en ville. Mettez en avant le fait que voyager seul, c’est exactement la même chose que de vivre seul.

Là où les choses se corsent encore plus, c’est quand le voyageur solo est une femme.

« Non mais tu te rends compte ? Une femme qui voyage toute seule ne peut qu’attirer les violeurs, les voleurs et les voyous en tout genre ! Et si tu te faisais agresser, tu n’aurais aucun moyen de défense ! ».

Bon, vous vous en doutez sans doute, ce n’est pas la phrase que j’ai le plus entendu quand j’ai commencé à voyager seul ! N’empêche que c’est comme ça, les voyageuses ont le droit à toutes sortes de réflexions désagréables. Mesdames, je vous conseille de rappeler à vos proches qu’en vivant seule actuellement, vous avez autant de chances de vous faire agresser qu’en voyageant le monde. Alors autant partir ! Et puis je vous recommande aussi le livre l’Art de voyager seule quand on est une femme 🙂

Pour plus d’infos sur les femmes qui voyagent seules et qui pourront vous aider à passer outre ce mythe, visitez :
Voyager seule autour du monde: les avantages indécents des filles! par Nowmadnow
N’ayez pas peur de voyager seule par Adeline
Le blog de sarah par Sarah

La culpabilité

« Tu pars parce que tu ne supportes plus la situation »,
« Je suis sûre que tu t’en vas parce que tu ne trouves pas de travail »,
« Me la fais pas à moi, tu fuis ! »…

C’est probablement le côté le plus déplaisant de la chose. Encore la peur je peux comprendre… Mais culpabiliser les voyageurs…
Non mais sérieusement, comme s’il fallait avoir envie de fuir quelque chose pour vouloir parcourir le monde… Quelle vision étroite de la vie !
Et puis il y a aussi ceux qui ne comprennent pas pourquoi on ne cherche pas un « vrai » travail, une « vraie » maison, une « vraie » copine avec qui s’installer.

Ceux pour qui le schéma de la vie est tout tracé, dicté par les envies et besoins d’une société étroite d’esprit.

A ces gens-là, je conseille d’expliquer tout simplement que vous n’êtes pas « comme tout le monde », que votre bonheur ne se trouve pas dans une vie bien rangée et que vous rêvez tout simplement de découvrir de nouveaux horizons.
Qu’ils comprennent ou non cette réponse, les proches qui cherchent à vous culpabiliser de ne pas suivre un schéma classique vous laisseront tranquille dès lors que vous leur direz que vous êtes heureux comme ça.
(N’hésitez pas à jeter un oeil à mon article 40 façons de travailler et voyager autour du monde et Voyageons-nous pour fuir la réalité ? )

L’incompréhension

Certains de vos proches ne comprendront tout simplement pas pourquoi vous voulez quitter votre petite vie bien rangée et confortable pour parcourir un monde sauvage et souvent barbare.

Comme si le reste du monde ne valait pas la peine qu’on le visite tout ça parce qu’on est nés quelque part ! En général, je réponds simplement à cette question en disant :

« parce que je suis curieux ».

C’est vrai ça, pourquoi est-ce qu’on devrait s’imposer des frontières ?
A ces gens qui ne comprennent pas pourquoi je passe ma vie à voyager, je leur demande ce qui les rend heureux. Ils me répondent en général avoir une belle maison, des enfants gentils, un travail qui leur plaît… Et je leur réponds en retour que ce qui me rend heureux moi, c’est de voyager et de rencontrer des gens du monde entier.

Je dois bien avouer qu’il n’y a rien de plus frustrant que de voir nos amis et notre famille ne pas comprendre nos choix de vie. Mais n’oubliez pas qu’encore une fois, ce sont vos choix. Tout le monde est différent, tout le monde peut trouver son bonheur de plein de façons différents. A vous d’assumer vos choix, même si vos proches ne les comprennent pas.

Et si vraiment vous ne vous voyez pas partir, incluez-les dans votre projet. Montrez leur des blogs de voyage, faites-les rêver à travers des photos, faites leur lire des témoignages de voyageurs qui ont fait le tour du monde… Là alors vous aurez toutes les chances de les voir changer d’attitude, et de comprendre enfin pourquoi vous vivez pour voyager, pourquoi vous voyagez pour vivre.

L’envie

Enfin vous découvrirez que certains de vos proches sont jaloux, et qu’il vaut mieux carrément les oublier.

« J’aimerais tellement faire comme toi, mais j’ai des responsabilités, moi ! ».

J’ai entendu cette phrase une fois dans ma vie, et elle m’a mis hors de moi. C’est de la jalousie, ni plus ni moins. Après tout, tout le monde peut voyager !
Et si vous avez des gens jaloux dans votre entourage, je ne vous conseille qu’une chose : leur dire au revoir.
Ces gens-là vous décourageront, vous tireront vers le bas et vous dénigreront dès qu’ils en auront l’occasion. Entourez-vous plutôt des bonnes personnes, celles qui souhaitent être témoins de votre envol

Difficile de faire face à la famille et aux amis qui ne comprennent pas pourquoi nous souhaitons tant voyager. Et pourtant, ce sont d’eux dont nous avons le plus besoin lorsque nous préparons le grand voyage. On est tellement contents d’avoir acheté les premiers billets, d’ébaucher son itinéraire et de s’imaginer déjà là-bas qu’on ne pense pas une seconde que nos proches ne réagiront pas comme nous.
C’est ce que j’ai ressenti, et je sais que c’est ce que ressentent beaucoup de voyageurs. Dans tous les cas, je vous conseille de ne pas les laisser vous influencer, de tourner la situation en votre faveur et surtout, d’expliquer vos choix calmement.

Utilisez ces réponses pour contourner leurs critiques et les aider à comprendre pourquoi vous voulez voyager. Et s’ils ne vous soutiennent toujours pas, il y a un réseau incroyable de voyageurs sur la toile qui peuvent vous aider et vous encourager.
Utilisez-nous.
Lisez les blogs voyages.
Participez aux forums de discussion.
Continuez de rêver (,mais concrétisez ces rêves surtout).
Ne laissez pas les gens vous tirer vers le bas.
Il n’y a rien de mal à vouloir prendre un chemin de traverse et à parcourir le monde. Laissez-les essayer de vous dissuader. Laissez-les vous traiter de fou, mais, comme Henry Dunant l’a dit une fois,

les gens qui sont assez fous pour croire qu’ils peuvent changer le monde sont ceux qui le changent.

Et vous, avez-vous eu à faire à ce genre de réflexions ? Comment avez-vous fait pour surmonter les désaccords ? Partagez vos avis et vos expériences dans les commentaires… Cela aidera probablement un futur voyageur à prendre son envol 🙂