Dormir sous un ciel étoilé, être réveillé par le bruit des vagues le matin, découvrir des pays étrangers en étant comme à la maison : c’est ce que vit Cyril dans son Volkswagen California tout en ayant gardé son contrat de travail.
Un profil qui a attisé ma curiosité et que j’ai décidé de partager avec vous dans cette interview
Cyril, 30 ans, Suisse et habitant la région romande (francophone). Je viens de finir ma formation d’ambulancier diplômé d’école spécialisé au terme de 3 ans de formation. J’ai d’abord obtenu un certificat fédéral menuiser à 19 ans, j’ai enchainé directement mon service militaire obligatoire avec une formation de cadre supérieur de milice.
J’ai ensuite été engagé comme sapeur-pompier professionnel avec obtention d’un brevet fédéral à l’école de pompier à Genève. Au terme de restructuration au sein de ma caserne une séparation entre pompier et ambulancier fut actée, j’ai dû choisir le métier de pompier ou continuer ma spécialisation paramédicale.
En effet, j’avais un contrat avec ma boite lorsque j’ai choisi de vivre dans mon bus, contrat en CDI que j’avais depuis 2013. Le but initial était double, expérimenter une vie en bus avec une relative sédentarité tout en me déplaçant souvent pour ma formation. A savoir que la formation d’ambulancier que j’ai suivie ce déroulait de manière duale : une grande partie en entreprise et une partie en école ce qu’amenait à bouger souvent.
Alors ma famille à réagit plutôt avec enthousiasme et curiosité. Disons qu’en Suisse la tradition culturelle veut qu’une fois hors de chez tes parents, tu habites dans un appartement à toi ou en ménage. Mes collègues se montrent aussi curieux face à ce mode de vie. J’ai testé plusieurs modes : appartement seul, collocation et désormais en van Volkswagen California.
Exact, pour être précis, l’idée avait germé et se concrétisait lorsque je me suis mis en couple. Ce changement de mode de vie a créé une appréhension, des incertitudes. Vouloir rentrer en relation alors que son compagnon souhaite vivre dans un van implique certaines contraintes. Mais je m’étais aussi une date de fin de 2ans, donc ca donne un cadre défini.
Principalement pour sa qualité et sa conservation de valeur. J’ai regardé plusieurs modèles. Les feed-back, la qualité, les avis d’utilisateur ont fait pencher la balance. Avec mes compétences d’ancien menuisier, j’aurais souhaité aménager moi-même un van, mais le temps jouait contre moi à cause de ma formation, j’ai donc choisi un bus déjà aménagé.
Chacun son job, je suis manuel de base, mais la mécanique devient aussi plus « électroniquement » gérée, je laisse donc des pros faires si une panne survient, ce qui n’as pas été encore le cas avec mon Volkswagen California. Mes 24 heures d’une journée sont concentrées sur d’autres domaines.
Certaines fois oui quand tu es dans un endroit fréquenté et que tu as donc une certaine proximité. Après c’est aussi une question d’habitude. Un des points négatifs des toits sur la tente reste le bruit.
Clairement le camping sauvage. Pratique qui est contraignante selon les régions en Suisse qui peuvent être plus restrictives. J’ai choisi un bus de couleur discrète et je ne reste jamais très longtemps au même endroit et ce tout en ne laissant jamais de traces.
Je n’ai pas de WC dans mon véhicule, tu en as pour le prix d’un café dans un restaurant, des publiques, a la piscine, sur mon lieu de travail, voire en nature. Etant semi-sédentaire dans une région définie, je peux me rendre aussi chez mes parents, amis, copine. J’ai plusieurs cartes papier dans le bus avec des points où est annoté les commodités associées.
Pour l’hygiène en été c’est hyper facile. La Suisse compte beaucoup de point d’eau ou il y a des plages avec douches publiques. J’ai aussi une douche dispo dans le bus qui permet de se doucher à l’eau froide. Lors de voyage, ma compagne faisait chauffer dans une casserole de l’eau, se lavait comme ça et le tour était joué !
Le bus a 2 systèmes à gaz de base permettant de cuisiner assez aisément. J’adore cuisiner dans le bus. J’ai un seul bouquin de cuisine dedans qui se nomme « one pot pour tous mes potes ».
En bref tu as pleins de recettes mais tu mets tout dans une casserole et tu chauffes tout ensemble. Gain de place assuré !
Beaucoup d’endroit en Suisse, France, Autriche, Slovénie, Italie. Ma formation et la pandémie du Covid-19 à considérablement limité les possibilités de voyage. Les Grisons (cantons orientale de la Suisse) et la Slovénie sont mes lieux favoris .
De savoir que c’est possible, de le faire une fois est en soit enrichissant. C’est aussi là que je suis devenu propriétaire à 30ans… 😉
L’immobilier étant très cher globalement en Suisse avec beaucoup de contraintes. La liberté de s’être détaché d’énormément d’objets est un sentiment très puissant car on mesure l’importance parfois néfastes des objets sur notre vie. Lorsque je suis passé d’un appartement à un van j’ai dû faire des choix, mais la sensation de liberté par la suite est géniale.
La période de confinement a été spéciale pour tout le monde. Par contre, le van offrait une opportunité de partir plus facilement, pour ma compagne, de son appartement. Les frontières étant difficiles à franchir, le confinement m’a fait vivre durant les beaux jours à pleins d’endroits différents du pays. Vu que j’avais aussi des examens a passer, je trouvais des spots magnifiques ou me poser quelques jours et bosser, comme en Valais ou dans les Alpes bernoises. J’ai clairement constaté un engouement des vans sur les routes ici à cause du confinement.
Le van a offert un brin de liberté en plus par rapport aux personnes coincées en appartement.
L’attrait du facile. L’être humain est naturellement attiré par l’optimisation de l’effort… et du confort. Le printemps, l’été et l’automne sont des saisons agréables à faire en bus. L’hiver c’est chiant. Autre coté négatif c’est la sensation de ne jamais être le bienvenu à certains endroits.
Inviter des potes pour une bouffe dans appartement c’est quand même ce qui me manque.
Lampe de poche, poubelle et un bon plan de cuisine.
Les objectifs de vie changent et on regarde pour prendre un appartement ensemble avec ma compagne, mais je ne souhaite pas me séparer du van car tu peux te faire des vacances de fou sans prendre l’avion pour l’autre bout du monde.
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