Aujourd’hui je souhaite partager avec vous une partie de mon carnet de voyage. Vous allez pouvoir découvrir ce que j’y ai noté au fur et à mesure de mon aventure en Himalaya.
J’ai souhaité rendre cet article plus « visuel » il y a donc pas mal de photos et j’ai volontairement censuré quelques parties… !
Après 7 heures de vol, 3 cafés, 2 jus de tomate, un plateau-repas moyennement bon, 2 films vus classés dans « nouveautés» alors qu’ils dataient de mathusalem, nous arrivons enfin à Delhi.
Le style international de l’aéroport aurait pu faire croire qu’on se trouve n’importe où à travers le monde. Mais à peine sorti de l’aérogare que le décor et l’ambiance nous restituent ; la chaleur écrasante, les ordures, les couleurs, les bruits, les odeurs, le désordre, les saris, les turbans, tout nous saute à la gorge !
Dawa lui, semble tout à fait à l’aise face à tout ça.
Pas le temps de m’acclimater, nous avons un bus à prendre pour Manali, une ville tout au nord de l’Inde…
Sur la route, nous croisons un éléphant. Et quand je dis « sur la route », c’est au sens propre… Welcome to India
21 heures, c’est le temps interminable qu’il nous a fallu pour rejoindre la ville de Manali. 21 heures de haut les cœurs (car ils conduisent comme des fous… vraiment ! )
Dans les autocars et par-dessus, les passagers agrippés au toit, aux fenêtres, aux marchepieds, comme des grappes humaines montés sur roues, saluent d’un grand rire collectif les exploits de ceux qui foncent en sens inverse.
J’ai même l’impression que les chauffeurs calent l’accélérateur avec une brique, pour éviter de ralentir.
Au petit matin, en sortant de ma tente, je suis éblouis par le spectacle qui s’offre à moi. Des montagnes immenses s’élèvent tout autour et forment un paysage enchanteur d’où se dégage une grande sérénité.
Plus loin, dans un coin du campement, les sherpas préparent les chevaux pour les étapes à venir…
Dawa a décidé de changer les plans de la journée, aujourd’hui, nous ne ferons qu’une toute petite étape dans le but d’avoir une meilleure acclimatation à l’altitude.
Nous décidons d’explorer les environs chacun de notre côté. La vue sur la vallée immense qui s’étend à perte de vue est à couper le souffle.
Vers midi, sur le flanc d’une montagne, nous passons à côté d’une maison de terre battue et en bois. Elle est couverte par une terrasse où sont entassés les fourrages. Des bouses sèchent au soleil et seront brûlées dans le poêle. Les murs sont chaulés de blanc. Par endroits des symboles bouddhistes aux traits naïfs, peints en rouges, protègent du malheur.
A l’intérieur, un vieil homme prépare le thé qu’il nous servira dans les petites tasses posées devant nous, sur un banc.
Il restera ici, au beau milieu de nulle part, tout l’été pour accueillir les voyageurs…
Une atmosphère mystique règne durant ce trek. On passe à côté de nombreux stoupas (qui caractérisent les lieux de cultes bouddhiques).
Dawa me rappelle qu’il faut toujours contourner par la gauche ces symboles religieux comme dans « Tintin au Tibet (rire).
Les stoupas étaient en fait des tombeaux funéraires. On y déposait les reliques du Bouddha.
Je trouve qu’elles habillent le paysage d’une façon très harmonieuse…
Vu que nous avançons chacun à notre rythme, je demande à Dawa où s’arrête l’étape de la journée et il répond :
– À 30 kilomètres… Donc si t’entends parler chinois autour de toi, tu fais demi-tour.
La descente qui suit le col et nous amène au village est assez raide. Un mur de MANIS signale l’entrée d’un village : large mur de pierres sèches, couvert de pierres plates où sont gravées des MANIS (invocations bouddhistes, dont la plus fréquente est OM MANE PADME HUM ! Bienvenue dans la fleur du lotus). Comme les pour les stoupas, ils obligent à un contournement par la gauche.
Le village s’étage longuement le long d’un torrent qui permet l’irrigation des terrasses. L’énergie hydraulique fait tourner de nombreux moulins à farine, mais aussi des gros moulins à prières, dont les clochettes décomptent chaque tour d’un tintement aigrelet.
Aujourd’hui, nous décidons d’aller visiter un monastère. Après avoir suivi un sentier pendant près d’une heure, nous arrivons au pied des marches menant au temple.
Guidés par les battements sourds du gong, nous gravissons les interminables marches qui nous séparent du temple.
Arrivés là-haut, pieds nus, nous nous glissons dans la pénombre et nous asseyons en silence. Dans la position du lotus, couverts d’une lourde robe de laine rouge sombre, crâne rasé, trois lamas psalmodient les prières du matin.
Un Rimpoché (moine vénérable) guide la cérémonie, sans aucune sévérité. Par instants, la psalmodie, rythmée par le gong, est remplacée par des sifflements stridents, des vagissements de cornes et des barrissements de trompes, bruits effrayants censés éloigner les démons.
Ce trek est difficile, très difficile même… Pour quelqu’un comme moi qui n’a pas l’habitude. Mais ce sont pour des moments comme celui-ci qu’on se dit que ça en vaut la peine…
Aujourd’hui, nous nous radons à Padum, la capital du Zanskar, en camion-stop. La route zigzague entre la vie et la mort : les chauffeurs croient au karma, le destin qui remplace la prudence. Au volant de camions ou de vieilles voitures anglaises, tous foncent et klaxonnent, tandis que les dieux décident du résultat.
Cependant les merveilleux paysages qui s’offrent à nous nous font oublier toute quiétude…
C’est l’histoire d’un voyageur qui arrive dans un village au milieu de nulle part. Dans ce village, il croise la route d’un personnage hors du commun. Il dégaine son appareil et demande au personnage si il peut le prendre en photo. Le personnage, lui, se sent flatté et accepte avec plaisir. Après la photo, le voyageur décide de donner au personnage un petit billet qui ne représente qu’un euro tout au plus. Le personnage hors du commun est aux anges.
Quelques jours plus tard, un nouveau voyageur arrive dans ce village et croise la route de ce même personnage. Ce nouveau voyageur décide, tout comme le premier, de prendre une photo de lui. Notre personnage hors du commun accepte, mais cette fois-ci en mimant un geste de la main vouant dire « money money ». En effet, le personnage a décidé de faire payer les voyageurs voulant prendre une photo de lui…
Peut-on en vouloir au personnage hors du commun ?
Cette femme âgée de plus de 110 ans a souhaité me faire payer la photo… Je ne l’ai pas du tout mal pris, ça m’a même fait sourire. Et elle aussi quand je lui ai répondu « Good buisness women !».
Mais j’ai préféré lui offrir une écharpe que je n’utilisais pas. Elle était encore plus contente…
Je préfère offrir quelque chose en échange, nourriture, bibelot, etc… plutôt que de donner de l’argent. C’est un choix.
En tout cas n’oubliez pas amis voyageurs, notre passage, où qu’il soit, laisse des traces.
Au Zanskar, les conditions de vie sont très rudes (il peut faire jusqu’à -40°C l’hiver) et cette région est très difficilement accessible. L’hiver, les Zanskaris remontent fréquemment le Zanskar gelé pour se déplacer (une mission particulièrement périlleuse).
L’altitude élevée confère aux paysages une clarté exceptionnelle qui comble bien naturellement les photographes. Ce jeu d’ombres et lumières en est l’illustration.
Le lendemain c’est l’ascension, la progression se fait lente (à 5000 mètres d’altitude il y a deux fois moins d’oxygène), mais non sans mal on arrive à franchir le col non avec je l’avoue une certaine satisfaction personnelle d’avoir franchi le cap des 5000…
Retour à Leh après plus de deux semaines de treks. Fatigué et exténué, je me repose la plupart de la journée.
Leh, c’est une ville assez touristique ; à chaque coin de rue on y trouve des agences de trekking, des auberges, des restaurants, des boulangeries allemandes et françaises et des boutiques de souvenirs…
Je fais la rencontre de Raj, un tibétain qui vit dans le sud de l’Inde.
Il me conseille de louer une moto et de visiter les magnifiques temples autour de Leh…
9h30, j’enfourche une moto Royal Enfield loué à un vendeur en coin de rue et prends la direction des montagnes plus au nord. J’ai passé une magnifique journée à sillonner les routes et visiter les temples. Ça m’a rappelé mon voyage en moto Royal Enfield d’il y 3 ans…
Le Zanskar et le Ladakh sont vraiment des régions extraordinaires et que je conseille vivement de visiter. L’altitude y est élevée (entre 3000 et 5000 mètres ), il faut donc être en bonne condition physique pour y aller. D’ailleurs je l’ai ressenti tout au long du trek, chaque action physique me demandait plus d’effort.
Mais ce ne fut pas seulement un exercice sportif, c’était aussi un moyen de faire le vide et de dépasser mes limites. C’était aussi bonne façon de me déconnecter de la vie de tous les jours, de la technologie, des médias, des blogs voyage, et de me retrouver en phase avec la nature et avec moi-même…
Si vous souhaitez effectuer le même type de voyage, je vous recommande mon article Organiser son trek au Ladakh et Zanskar en Himalaya: le guide complet !.
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