Article invité par La perle
Cela n’a certainement pas dû vous échapper, Berlin s’est imposé au fil des dernières décennies comme l’antre européen de la musique électronique. Chaque année, 3 millions de personnes viennent fouler les dance-floors berlinois, et goûter au vent de liberté qui souffle sur la capitale allemande.
A l’époque, c’est sur les ruines de l’Histoire que la contre-culture s’est développée à l’instar de Dimitri Hegemann (fondateur du Trésor), et que les premiers « sample » techno ont résonné pour réchauffer les cœurs. Aujourd’hui, les clubs se comptent par dizaines à Berlin, mais l’un d’entre eux fascine et intrigue. C’est bien évidemment le mythique Berghain.
Allez, je vous en parle !
Sommaire
Tout commence au début des années 90, Michel et Norbert (sans qui cet article n’aurait jamais existé !) sont à la manœuvre.
Quand ils créent le Berghain en 2004, ces deux-là n’en sont pas à leur premier coup d’essai. D’abord, ils ont dirigé le club gay Snax, une sorte de club itinérant dans Berlin. (D’ailleurs, les soirées Snax font encore aujourd’hui, leurs apparitions dans les sous-sols du Berghain). Ensuite, une proposition alléchante permettra aux deux acolytes de poser leurs platines durablement dans une usine sur les rives de la Spree, autrefois utilisée pour la maintenance ferroviaire. En 1998, Le club Ostgut était né et la France était championne du monde de football. On croit rêver. Que demander de plus !
Malgré la spéculation foncière agressive du début des années 2000, le club résistera plusieurs années. N’ayant pas encore pris la mesure du potentiel attractif et économique que pouvait représenter le « monde de la nuit », la municipalité annoncera en 2003 la construction du désaimé et controversé O2 World Arena (complexe sportif de 17000 places) en place et lieu du club. Cela sonne donc le glas pour Ostgut,
« alles kaputt » comme on dit ici…
De ce « clap » de fin, nous retiendrons la fête d’adieu mémorable du 4 Janvier, mais aussi la reconversion d’ Ostgut , qui est aujourd’hui le label officiel du Berghain ! Joli clin d’œil!
Reconnu comme le meilleur club du monde par beaucoup, le célèbre Berghain a su conquérir les coeurs de la Terre entière. Outre-Atlantique, Rolling Stones et The New Yorker lui ont même accordé une place de choix, en couverture!
Vous vous demandez surement pourquoi cet endroit fait autant d’émules dans la pop culture ?
Le système-son, voyons ! Je me dois donc de remercier Tony Andrews, le créateur du Funktion-One ou le génie de la sonorisation ainsi que Ben Klock et Marcel Dettman les deux résidents du lieu. Mes oreilles seront éternellement reconnaissantes.
En atteste l’excellence de la « Mecque » de la Techno, les autorités allemandes ont élevé le Berghain au rang de patrimoine culturel en 2016. Rien que ça !
Maintenant que vous connaissez un brin d’histoire, rentrons dans le vif du sujet de l’expérience Berghain !
Aucun autre club ne suscite autant de rumeurs ou de fantasmes… Je sais ce que vous vous dites :
« pas vu, pas cru ! » Tout ce que l’on raconte, légende ou réalité ?
Le seul moyen de le savoir : passer l’étape stressante de l’entrée du club et obtenir le laissez-passer qui vous mènera jusque dans les entrailles de l’immense centrale électrique désaffectée de style stalinien. Les 4 étages du bâtiment offrent de nombreux espaces pour danser mais également pour discuter ou encore se reposer.
Deux salles, deux ambiances. Dès l’entrée, vous entendrez les vibrations d’une techno de pointe émise par le premier étage, qui n’est ni plus ni moins que la salle officielle du Berghain.
Quant au Panorama bar, situé au deuxième étage, il vous fera danser au rythme des classiques du disco, des hymnes pop et, bien sûr, le meilleur de la house.
Vous êtes nombreux à porter cette soif d’hédonisme berlinois, pour qui l’entrée au Berghain est le « graal » ultime. Comme je vous comprends ! Rien de tel que de découvrir ce qu’il se passe derrière ces murs de béton, s’élevant de 18 mètres non loin de la gare Ostbahnhof.
Sans vouloir vous décevoir, mes prochaines lignes ne vous raconteront pas ce qu’il s’y passe, ou ce que l’on y voit. Je ne dirais pas non plus ce qu’il faut faire ou ne pas faire car là n’est pas l’important. L’essentiel, c’est d’être vous-même, et d’écouter ce qu’il se passe dans vos cœurs.
Un peu “cheesy” je vous l’accorde.
Néanmoins, sachez que tout le monde peut tenter sa chance, alors pourquoi ne pas saisir la vôtre ?
Qui ne tente rien n’a rien !
Même si de prime abord, il y a de quoi être intimidé par le Berghain, désacralisons la chose ! Ce n’est rien d’autre qu’un endroit où l’on se sent bien dans ses baskets. Bah oui voyons c’est un club, alors on y danse s’il vous plaît.
Que vous soyez lève-tôt ou couche-tard, pas d’inquiétude, vous ne serez pas en reste ! Le club ouvre ses portes dès minuit le samedi et ce jusqu’au lundi matin ! Les plus chanceux d’entre vous éviteront l’impressionnante file d’attente des heures de pointe. En cas d’affluence la patience est de mise, profitez-en pour faire d’agréable rencontre !
D’ailleurs, vous y croiserez peut-être la jeune photographe française Sabrina. Elle joue de son objectif devant les discothèques berlinoises. Son projet “ Nachtclub Berlin » est aussi enivrant qu’éblouissant.
Ses photos peuvent également vous donner quelques idées si vous êtes en panne d’inspiration pour vous habiller ! Pour l’éternelle question de la couleur ou du noir c’est à vous de voir. Ne forcez rien car personne n’est dupe, chasser le naturel il revient au galop…
Une autre rencontre marquante à l’entrée du Berghain sera le face à face avec Sven Marquardt (où l’un de ses gars). Est-ce vraiment nécessaire de le présenter ? Oui tout de même !
Ce colosse tatoué est presque aussi célèbre que l’établissement ! Réputé pour être l’un des physionomistes les plus sélectifs au monde, il est en quelque sorte le protecteur de « l’esprit Berghain ».
Alors que rentrer dans le club est devenu un objet de fascination sur la toile (les blogs distillant des conseils un peu surfaits sont légion …), le célèbre physio a livré dans plusieurs interviews accordées à la presse son point de vue :
« mes choix sont purement subjectifs »
Ses seules priorités sont les gens qui viennent par amour pour la musique électronique, et qui respectent l’héritage et la diversité de la culture gay berlinoise des 90’s.
Entendez-vous vous donc à une porte exigeante !
Après 10 minutes ou 4 heures d’attente, dans le froid rude de l’hiver ou sous l’intense soleil du mois d’août, sachez qu’un « nein » suivi d’une oscillation de la tête vous invitant à passer votre chemin est chose courante … ça fait certes un peu chier mais il n’y a rien à regretter. C’est comme jouer à pile ou face mais croyez-moi le jeu en vaut la chandelle.
Cette politique de sélection stricte s’accompagne aussi d’un désert photographique.
Grandes âmes de photoreporters ou adeptes de selfie-stick s’abstenir !
« Photographieren ist nicht gestattet! Taking photos is not allowed! Il est interdit de photographier ! »
Mais pourquoi ? peut-être pour vous laisser transporter par le temps et interagir avec les gens ! Tout simplement ! Qu’on se le dise, cela permet également de conserver la part de mystère de cette cathédrale industrielle de la techno ! Ce qui se passe au Berghain, reste au Berghain ! Eh bien oui grands explorateurs, on ne vous a jamais dit que la vie était trop courte et qu’il fallait profiter du moment présent ! Les images c’est dans la tête !
Les Djs viennent du monde entier pour régaler vos oreilles, et faire voyager vos esprits. La moindre des choses serait donc de vous laisser porter par la musique, de vous trémousser de la tête aux pieds plutôt que tapoter sur vos écrans téléphoniques !
L’alchimie entre l’ancienne centrale électrique, le sound-system pointu et les oiseaux de nuit avides d’expérience opèrent inévitablement tous les week-ends de l’année.
Pour ma part, je ne me considère pas comme une habituée mais j’ai plusieurs expériences à mon actif depuis ces dernières années. Celles-ci m’amènent donc à vous dire qu’il s’agit bien de la crème de la crème.
Laissez-moi vous donner l’eau à la bouche avec ses quelques anecdotes…
Dimanche matin, 08 :00, le réveil sonne, il est l’heure d’aller danser (c’est un des rares matins ou je suis contente de me lever aussi tôt). Une fois à l’intérieur, je commande un petit café au bar afin de bien démarrer la journée ! Les festivités peuvent maintenant commencer.
Les rayons du soleil, encore timides traversent les volets du Panorama. Une sensation douce et agréable sur la peau mais aussi très contrastée avec l’ambiance électrique qui règne. La température est à son maximum grâce aux noctambules qui sont là depuis l’ouverture.
Rassurez-vous si vous êtes un petit gabarit comme moi et que vous vous faites bousculer par un danseur qui fait trois fois votre taille cette interaction finira par des excuses ! Que la fête continue ! Un bon moyen de se rafraîchir sans nécessairement mettre son nez dans le jardin du Berghain, c’est d’opter pour une glace artisanale à la vanille que vous trouverez dans un des étages du bâtiment.
Eh oui, cet endroit regorge de secret mais je n’en divulguerais pas plus ! Ce sentiment de liberté qui vous anime tout au long de ces nuits un peu folles sont possibles grâce au travail acharné de Yusuf Etiman, directeur créatif, et de ses camarades, depuis toutes ses années.
Respect les gars !
D’ailleurs je trouve que ce mot représente l’une des plus belles valeurs du Berghain.
Nous sommes tous là dans le but de faire la fête, d’échapper au quotien et ce dans les meilleures conditions possibles.
Effectivement, Le temps de quelques heures nous partageons la même passion, celle de l’amour de la musique. Dans le respect, l’acceptation et la différence des uns des autres.
Que l’on se le dise, au Berghain, la mauvaise humeur et les jugements n’ont pas leur place.
Voilà maintenant vous en savez un peu plus sur le temple de la techno !
Don’t forget to go home!
A bon entendeur, Salut!
La Perle.
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