Au moment oú j’écris ces lignes plusieurs semaines se sont écoulées depuis que je voyage en Inde. Ce pays magnifique, ce refuge de hippies et de voyageurs en tout genre.
Je suis en ce moment même sur les backwaters dans la région de Kerala, accompagné d’un groupe de trois voyageurs rencontrés sur la route.
Il est une heure du matin. Des tas de lucioles viennent se poser autour du bateau, éclairant les alentours. Je n’ai jamais vu ça.
Un spectacle magnifique et inspirant qui me donne envie d’écrire et de partager cette vague d’émotion.
Mais sans doute serait-il plus intéressant de commencer par le début?
Après avoir enchainer l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie et la Pologne, me voilà ici, au pays des épices et des petits bonhommes en plastique que tu jettes contre le mur.
La suite logique, si on peut admettre qu’il y en ait une, aurait été de me diriger vers la Russie, la traverser à l’aide du transsibérien, ce train qui pouvait mettre jusqu’à plusieurs mois en hiver pour rejoindre les opposés, puis redescendre en parcourant la Mongolie et le sud-est asiatique. Mais voilà ce fut tout autre.
En novembre, partout sur le net, on pouvait lire que la Russie subissait la vague de froid la plus rude depuis plusieurs décennies.
Pourquoi diable me faire du mal?
Depuis septembre, je voyage sans rien prévoir ni réserver et c’est justement pour pouvoir être totalement flexible sur la route. Rester ou partir, prendre le bus, le train, l’avion ou voyager en stop… Bref, être libre de mes choix.
Je décide donc d’abandonner l’idée de me rendre chez nos amis les Russkov et me mets à la recherche de ma prochaine destination.
Je souhaitais m’envoler vers un pays chaud, pas cher et surtout en dehors de l’Europe. L’Asie s’est donc logiquement imposée dans mon choix.
C’est en cherchant un pays au hasard que je suis tombé sur cette promotion. Pour moins de 300 euros je pouvais avoir un aller simple depuis Paris pour l’Inde, à Mumbaï plus particulièrement. Il me fallait donc prévoir un retour vers la capitale française à bord d’un vol low coast, ce qui n’est pas plus mal car je pourrais prendre des vêtements mieux adaptés au continent asiatique…
Je prends un quart de second pour réfléchir et réserve mon vol sur internet qui était dans trois semaines…
Et oui il faut effectivement un visa pour se rendre en Inde. Mon ami Julien du Blog jaimelemonde m’a donné l’astuce. La compagnie Visa Express vous permet de faire votre visa depuis n’importe oú dans le monde, du coup je leur ai simplement envoyé mon passeport quand je me trouvais en Pologne et je l’ai récupéré le jour oú je devais faire escale à Paris pour prendre mon vol pour l’Inde (c’était short). Cependant si je n’avais pas fait d’escale la compagnie aurait pu m’envoyer mon passeport directement en Pologne, là ou je me trouvais lors de la demande.
Air India, c’est la compagnie par laquelle je suis passé. Compagnie que je ne vous recommande absolument pas tant les retards peuvent être courant… Mis à part ça, mon trajet se passe sans encombre.
J’ai été le dernier à m’enregistrer, du coup j’ai eu une place au fond de l’avion sans personne à côté de moi pendant toute la durée du vol. C’est pas du luxe quand vous faites un long vol de n’avoir personne à côté de vous, honnêtement.
Lors de mon escale à Delhi on m’a demandé de récupérer mon bagage et de faire une nouvelle fois un checkin. C’est plutôt étrange car on m’a confirmé en France qu’il serait automatiquement ré-acheminé. Tant pis, je m’exécute.
Durant l’escale je rencontre ce français, Philippe, enfin je crois que c’était son prénom. Le prochain vol ayant presque deux heures de retard on décide de se poser quelque part et de boire un verre. Il me paie un coup avec les roupies qu’il venait d’échanger contre ses euros.
L’habitude du voyage m’a appris que le taux de change n’est jamais bon dans un aéroport et avec le recul je vous le confirme. Un euro vaut en moyenne 70 roupies.
Philippe est un parisien de 22 ans qui a pas mal voyagé dans la vie, presque autant que moi. Il me parle de ses aventures à travers les États-Unis, de sa traversée de l’Afrique en voiture et de ce qui l’a amené en Inde.
Il me raconte qu’il part vivre un an à Goa, un mec l’avait embauché pour être chef cuisinier dans un gros restaurant. Le projet était d’ouvrir une chaîne de restaurants à travers l’Inde. Super ambitieux mais l’attitude qu’il adopte ne me fait pas douter une seconde de la réussite de son projet.
Une heure plus tard, on embarque dans l’avion en direction de Mumbai. On n’est pas l’un à côté de l’autre mais peu importe, le décalage horaire me fatigue autant qu’une coiffeuse qui me parle de sa vie. Je refuse même le plateau repas qu’une hôtesse me présente.
Arrivé à Mumbaï je récupère mon bagage. Philippe ne voit pas le sien arrivé. Le problème est qu’il n’a pas fait de checkin à Delhi, comme cela a été demandé, du coup son bagage est resté dans le nord. Quand je disais que les choses en Inde sont complexes, je n’exagérais pas.
Il prend ça avec philosophie et me dit qu’il finira bien par le récupérer plus tard, là il doit absolument rejoindre son chauffeur qui l’attend pour le conduire à Goa.
Il me propose de l’accompagner à Goa, mais je refuse car je préfère visiter tranquillement Mumbaï quelque jours avant de descendre plus au sud.
On s’échange nos numéros et il part en courant vers la sortie.
Je me dirige vers la sortie à mon tour, à la recherche de mon chauffeur.
Ouai bon, je vous l’avoue, la veille du départ j’ai décidé de jouer la carte de la sécurité et de réserver une nuit dans une auberge trouvée sur hostelworld et ceci pour plusieurs raisons :
Avec le recul aujourd’hui je vous confirme que ce fut un très bon choix !
J’étais de nouveau seul et à l’autre bout du monde, mon sac sur le dos.
Je m’avance vers la sortie, scrutant cette marée humaine couleur chocolat qui attend derrière les barrières. Je plisse les yeux à la recherche d’une quelconque pancarte avec mon nom inscrit dessus.
Merde… il est où ce chauffeur?
Je vois les quelques touristes blancs se mélanger à cette foule immense. Je décide de m’avancer moi aussi un peu plus… La chaleur se fait de plus en plus ressentir, des odeurs acres et piquantes me montent au nez. Un homme m’interpelle
– Hello sir, taxi?
– No, thank you
un autre me redemande la même chose une seconde plus tard, puis un autre encore. Une petite fille m’agrippe le bras et me demande l’aumône suivit d’une seconde qui tenait un bébé dans ses bras. La chaleur est pesante au même niveau que le regard de tous ces indiens autour, mon sac est de plus en plus lourd. Chaque pas devient de plus en plus difficile. Mon sac à dos, la chaleur, les gens autour, j’étouffe !!
Le voilà !
Je vois un jeune homme tenant une pancarte avec mon nom inscrit dessus, je me dirige vers lui.
– Ryan?
– Oui c’est moi. Heuu enfin, Yes it’s me.
– Hello Ryan, my name is Bounti.
Je voyais Bounti comme le messie, mon sauveur (oui oui, mon sauveur à un nom qui sent la noix de coco).
Je monte dans le tuk-tuk et nous voilà en route vers la Guest house.
Un couché de soleil vient clôre cette journée riche en émotion. Je repense à mon parcours et tout ce qui m’a amené ici.
Ce voyage en Inde et en solo ne sera peut-être pas si facile…
La suite de l’article : Ma découverte et ma visite de Bombay en Inde du sud .
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