En mai dernier j’ai été contacté par l’équipe de Momondo, ils souhaitaient promouvoir leur campagne #DNAJourney à travers certains blogueurs.
L’idée derrière cette opération est, j’imagine, de montrer que nous ne sommes jamais 100% de tel ou tel origine.
J’ai trouvé l’idée originale, j’ai donc accepté de faire un test ADN et partir moi aussi à la découverte de mes origines.
Je suis eurasien, ma mère a des origines vietnamiennes et mon père algérien/français. Ça je le savais déjà.
Mais ce test a révélé d’autres origines insoupçonnées.
Voici la totalité des résultats:
Même si je prends ces valeurs avec de petites pincettes scotchées à une perche à selfie, j’ai trouvé les résultats étonnants. Se met alors en marche une idée;
Pourquoi ne pas visiter chacune de ces régions ? En ayant en tête que mes ancêtres viennent de ces contrées, je percevrais et vivrais peut-être différemment mon voyage.
La première qui me vint en tête était la Polynésie. Mais malgré mon talent à dénicher des billets d’avion pas cher je ne trouve rien en dessous de 2000€ pour rejoindre ce groupement d’îles situées dans le sud de l’océan Pacifique.
C’est alors que je me mets à envisager l’Algérie.
Il y a quelques années j’étais tombé sur un bouquin de Philippe Diolé (un ami du commandant Jacques Cousteau); Le plus beau désert du monde (sorti en 1955).
Il présentait le Sahara comme le plus grand musée à ciel ouvert avec ses impressionnants rochers, ses gorges désertiques, ses dunes de sable infinies.
Mais surtout ses innombrables témoignages préhistoriques dont la fameuse peinture du Dieu Martien.
J’y vois là l’occasion de nourrir ma curiosité et décide de me rabattre sur ce pays et plus particulièrement sur la partie saharienne.
Je passe près d’un mois à rechercher différentes informations sur internet et à ma grande surprise je n’en trouve presque pas.
Il faut dire que le pays a souffert du terrorisme dans les années 90 et cette image lui colle encore aujourd’hui à la peau. Les voyageurs aujourd’hui préfèrent se rendre dans des zones plus « sûres » comme en Tunisie ou au Maroc pour profiter du Sahara. Et pourtant ces pays sont très différents.
En continuant mes recherches j’apprends que pour des raisons de sécurité, et parce que les autorités souhaitent contrôler qui entre et qui sort des différents parcs nationaux, il est impossible de se rendre dans l’extrême sud du pays sans passer par une agence de voyage locale et officielle.
Moi qui pensait partir à la conquête des dunes et des différents sites en solitaire, c’est raté ! Mais en même temps ce point m’a quelque peu rassuré.
Après avoir discuté pendant près d’un mois avec différentes agences de voyage, je tombe sur Bey.
Bey est un touareg natif de la région. Il a poursuivi des études de géologie dans sa jeunesse avant de revenir s’installer dans la partie sud de l’Algérie pour ouvrir son agence de voyages dans les années 2000. Ses clients sont majoritairement allemands, italiens, parfois français et suisses.
Le feeling passe super bien et je finis par lui confirmer mon voyage avec lui. Il me recommande d’arriver le 30 septembre pour profiter de la Sebiba, une fête ancestrale qui a plus de 3000 ans. Le lendemain de la fête nous prendrions la route pour le Sahara.
Je souhaite donc partager avec vous dans cette première STORY le début de mon voyage en Algérie et plus particulièrement ma découverte de la Sebiba.
30 septembre, après une escale de quatre heures à Alger j’arrive à l’aéroport de Djanet. Enfin, aéroport est un grand mot. Il s’agit plutôt d’un aérodrome minuscule composé d’une piste d’atterrissage au milieu des dunes et un petit hangar pour réceptionner ses bagages.
Après avoir récupéré mon sac je me dirige vers la sortie ou Bey m’attendait. Il était habillé d’un long vêtement et d’un chèche qui lui couvrait la tête et une grande partie du visage.
Je dois bien avouer qu’à ce moment-là, j’ai cru à une mise en scène pour plaire aux touristes. Mais je me rendrais compte plus tard que la plupart des locaux s’habillent de cette manière.
Les habits traditionnels touaregs ont une réelle utilité dans le désert :
Dans la voiture nous échangeons longuement sur l’histoire de la région, le programme du trek et bien entendu sur la Sebiba dont je ne connaissais rien.
Il m’explique que cette fête date de plus de 3000 ans . Chaque année elle réunit les Touaregs du Tassili N’Ajjer et des pays voisins pour commémorer et célébrer un pacte de paix qui fut signé pour mettre fin à une guerre entre les tribus de la région.
J’avais hâte d’y être.
Après une bonne nuit de sommeil et un stop rapide au souk de la ville pour m’acheter un chèche (et ouais, faut bien que je la joue local) Bey et moi nous dirigeons vers la place principale de Djanet.
Sur la route, il y a des gens de tous les âges, des jeunes et des moins jeunes, des enfants et des bébés dans les bras de leurs mères. Tous se dirigent dans une même direction, vers un même endroit, sourire aux lèvres. On sent que cette journée est l’évènement de l’année, celui que tout le monde attend.
J’essaie de me frayer un chemin tant bien que mal au milieu de la foule pour être au plus près du spectacle et me retrouve juste derrière un groupe de femmes Touaregs vêtues de costumes traditionnels aux couleurs vives.
Je décide de rester près d’elles.
Au bout d’une heure les décibels montent, et les femmes commencent à entonner des chants au rythme des tambourins tandis que les hommes, tout autour, s’adonnent à des danses épées à la main…..
La musique, les chants, les différentes danses, la couleur vive des costumes, le reflet des bijoux des femmes et le son des épées des hommes qui cliquent se complètent pour former un spectacle enivrant, magnifique et poétique.
J’en ai des frissons sur tout le corps.
En me renseignant sur les origines de cette fête, je découvre que ce rite ancestrale remonterait au moment où Moïse vaincu les troupes du pharaon, causant la mort de ce dernier.
La légende dit qu’à cette époque, la victoire de Moïse sur le pharaon fit cesser les batailles perpétuelles entre les Tra’orfitt et les Oraren. Un pacte de paix fut alors signé pour mettre fin à cette guerre fratricide.
Pour célébrer cette union ancienne, les Tra’orfitt et les Oraren commémorent ce moment important de leur histoire commune chaque année.
Pour l’occasion, sont organisés des célébrations, des rituels et des affrontements amicaux entre les deux communautés touarègues.
Cette tradition ancienne permet de perpétuer les coutumes touarègues et de les faire découvrir aux spectateurs.
Plus tard, Bey me confia que les paroles de ces chansons sont tellement anciennes, que même les locaux n’en connaissent pas complètement le sens.
La grande majorité des voyageurs de passage quitte l’oasis de Djanet sans connaître l’existence de la Sebiba. C’est pourtant un évènement unique qui est même, depuis peu, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Alors que partout où je vais je constate que les traditions anciennes ont de plus en plus tendance à disparaître,
[clickToTweet tweet= »Cette fête offre un véritable plongeon dans les traditions multimillénaires des touarègues. » quote= »cette fête offre un véritable plongeon dans les traditions multimillénaires des touarègues. »]Dans ma prochaine STORY j’aimerais partager avec vous le reste de mon voyage, mon trek d’une semaine au coeur du Tasilli n’Ajjer en Algérie. Et pour vous faire patienter voici quelques photos.
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