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New york, ensemble

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New york, ensemble

«Tu sais, New York est une ville extraordinaire, il faut que tu viennes un jour, je te ferai visiter !» Qu’elle m’avait dit.

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«Tu sais, New York est une ville extraordinaire, il faut que tu viennes un jour, je te ferai visiter !» Qu’elle m’avait dit.

Il y a dans l’invitation au voyage, lorsqu’elle est sincère, quelque chose de transcendant. C’est une preuve d’affection comme il en existe peu.

Moi, qui suis d’une nature anxieuse, me sentir attendu en un lieu quelconque m’a toujours procuré un sentiment de réconfort. De plus, j’avais pour le coup une chaude raison d’aller aux États unis.
On devrait toujours avoir une raison pour aller quelque part, un voyage sans but est un voyage qui n’existe pas.

C’est donc avec un profond enthousiasme que je me suis envolé à la découverte de cette ville au poids si lourd dans mon imaginaire, si fantasmé. Les milliers d’heures passées devant des séries, des films, des livres traitant ou ayant simplement pour décor New York font qu’elle m’est depuis longtemps apparue comme connue, intime, cette ville. Prétentieux que je suis, j’avais dès le début, de nombreuses certitudes et peu de questions, attitude récurrente chez les jeunes cons ayant découvert le monde au travers d’intermédiaires.

Arrivée là bas, ma première sensation fut avant tout physique. L’été, New York est une ville étouffante. Avec ses hauts bâtiments, ses briques rouges, lourdes et rustiques. La chaleur et l’humidité transforment les rues en fours à ciel ouvert.
Comme dans le désert, le jaune est la couleur dominante, celle des taxis qui fourmillent un peu partout mais aussi celle des signalisations et des lumières.

Chaque surface de peau libère son poids en eau, une sueur gluante comme du miel. Dans ces conditions, tout contact même avec la plus désirable des créatures est un exercice désagréable. Les couples, aussi amoureux, impatients… enfin récents qu’ils soient gardent une distance de confort. J’en ai fait moi-même l’expérience.

Comme la plupart des villes récentes, New York est une construction objectivement laide et grossière. Mais, derrière cette désinvolture des immeubles et des habitants se cachent une puissante assurance qui rend le tout étrangement fascinant. C’est ce qu’on appelle avoir de la personnalité. Chaque individu, chaque bâtiment aussi miteux soit il, possède un charisme indéniable. On le ressent, New York est une ville qui te prend de haut.

Il n’est pas rare de croiser, au hasard des trottoirs, des personnalités dont la conviction, la réalité est si forte qu’elle en déborde plein la rue. Impossible de les ignorer. Ils s’imposent comme des monuments. Cela peut être une vieille punkette à chiens aux habits fluo ou un motard dont la taille de la barbe et le regard perçant n’ont d’égal que la grosseur de son bide. Des personnages comme ça, même au cinéma, on en voit rarement, ils donnent à la ville toutes ses couleurs et son relief. Là-bas, une dame pipi a largement plus de personnalité qu’un ministre du gouvernement Hollande.

Aliénation salariale oblige, mon séjour à New York était trop court, trois jours seulement. Heureusement, ma guide, attentionnée, et bien organisée, m’avait préparé un petit programme tout ce qu’il y a de plus épuré.

Les lumières de Broadway

Pour commencer en fanfare, nous sommes allés à Broadway, quartier regroupant des dizaines de théâtres, c’est le lieu far du spectacle vivant à New York. La nuit, ça brille de partout. D’immenses néons et écrans diffusent de puissantes lumières multicolores. J’avais la sensation étrange de me promener à l’intérieur d’un flippeur géant. Les lumières montaient si haut que je me sentais obligé constamment de lever les yeux au ciel. Nous vîmes ce soir là, un grand classique de Broadway, la comédie musicale « Jésus Christ Superstar », une superproduction qui reprend en danses et en chansons l’histoire des derniers jours du Christ, le tout dans un univers post apocalyptique de type Mad Max… Fascinant.

Un peu de vert dans un monde tout gris

Le lendemain, souhaitant à tout prix fuir la chaleur, nous nous sommes réfugiés dans ce sanctuaire naturel qu’est devenu Central Park. Véritable enchantement vert, au milieu de tous ces hauts bâtiments, il est le territoire des joggeurs, des chiens en laisse et des écureuils. Cet écosystème complexe, accueil chaque jour une foule immense.
Central Park

De nombreux artistes de rue viennent s’y produire. J’y ai vu un merveilleux pianiste accompagné de son authentique piano à queue et sur roulettes. Un adolescent magicien ressemblant bizarrement et ce de manière, j’en suis sûr totalement involontaire à Harry Potter. J’y ai vu aussi une marionnettiste très talentueuse, véritable aimant à mioches. Il n’y a pas à dire, les Américains ont le sens du spectacle.

Une autre chose attira mon regard, ce sont ces petites plaquettes en métal qu’on retrouve sur presque chaque banc public. J’ai alors compris qu’il était possible ici, en échange d’un don, d’avoir un banc baptisé à son nom. Incroyable… J’imagine qu’il doit en falloir de la folie pour se lancer dans une telle entreprise de gratification de l’égo.

Brooklyn, au pays des hipsters

Le dernier jour, nous sommes allés visiter Brooklyn, le quartier nouvellement jeune et branché où la population prolétaire noire a été repoussée et remplacée par des jeunes bourgeois bohèmes, qu’on appelle là bas, les hipsters.

Brooklyn

Adeptes du mini short (aussi bien les hommes que les femmes), du tatouage démesuré, de la moustache rétro, se déplaçant souvent en skate ou en vélo… enfin tous ces petits trucs qui font que t’es cool. Ce quartier regorge de boutiques où on vend des vêtements et des objets vintages… enfin vieux quoi. On y trouve aussi de charmants restaurants végétariens bios. Pour le coup, je me suis contenté de prendre une glace auprès d’une de ces sympathiques camionnettes musicales qui sillonnent les rues. Délicieuse.

Le temps passe vite lorsqu’on est heureux. C’était déjà la fin. Taxi jaune, direction l’aéroport. J’ai toujours détesté les séparations. On se dit qu’on se reverra, cependant un doute subsiste, toujours, il est là comme une petite mouche nerveuse et pressante à tournoyer dans notre poitrine. Alors, on respire un grand coup et il disparaît pour un court instant. Puis il revient mais un peu moins fort. Ça fait des va-et-vient comme ça puis ça s’estompe tel des petites vagues atteignant la plage.

Ensemble à Newyork

Si vous comptez voyager à NewYork je vous recommande de jeter un oeil au site bonjournewyork.fr qui regroupe pas mal de conseils et d’astuces pour visiter la ville.