Le business du spirituel en Inde

Beaucoup d'Indiens profitent de l'engouement pour les voyages spirituels en Inde et des tas de centres voient le jour un peu partout. Un business lucratif !

Depuis que je voyage en Inde, je croise des tas de voyageurs qui sont en quête de spiritualité et qui viennent en Inde pour le yoga, la méditation ou encore la médecine ayurvédique.

De ce fait, beaucoup d’Indiens tirent profit de cet engouement et des tas de centres spirituels et de guérison voient le jour un peu partout. Un véritable business lucratif !

C’est quoi la médecine ayurvédique ?

Pour information l’Ayurveda est une médecine traditionnelle et non conventionnelle originaire de l’Inde. Elle puise ses sources dans le Véda, ensemble de textes sacrés de l’Inde antique.

Je vous l’avoue timidement, je ne fais pas exception. Initialement j’avais comme projet de visiter l’un de ces centres de yoga.

« Une semaine dans un ashram au coeur de l’Inde pour se familiariser et apprendre les bases du yoga ! » disait la pub.

Mais ce que j’ai pu découvrir en visitant ces centres spirituels n’est que folklore et « attrape-touriste ».
Je vous assure, j’avais l’impression d’être un septuagénaire à qui on essayait de refourguer un tapis persan.
Voyageant depuis plusieurs années, je suppose que je suis très las de tous ces endroits où la plupart des clients sont des étrangers.

Aujourd’hui, je suis toujours à la recherche d’un lieu authentique où les locaux se rendent.
Je suis convaincu que ces endroits ont existé il y a longtemps, mais une fois que les étrangers ont commencé à affluer, pourquoi devrait-on faire payer 100 roupies (1,40 euro) aux locaux quand on peut faire payer 1000 roupies (14 euros) à un touriste ?
Le smic en Inde est de 3500 roupies (50 euros), les habitants ne peuvent donc pas se permettre de dépenser cette somme exorbitante. Ces centres ne semblent donc être destinés qu’aux étrangers et aux riches Indiens.

J’ai interrogé plusieurs amis Indiens à ce sujet. Je leur ai demandé s’ils pratiquaient le yoga, la méditation ou allaient dans l’un de ces centres ayurvédiques.
Certains n’avaient pas la moindre idée de ce dont je parlais.
D’autres se moquaient de moi en me confirmant que ces endroits n’étaient que des attrapes-touristes.
D’autres encore m’ont dit que ce sont de vieilles pratiques et que plus personne ne s’y intéresse.

Il y a bien entendu des pratiques ayurvédiques transmises de génération en génération au sein des familles pour des maladies précises. Les indiens se rendent alors à l’ouest où des installations médicinales et des cliniques homéopathiques sont implémentées. Mais la plupart des indiens font beaucoup plus confiance à la médecine occidentale, tout simplement parce qu’elle est plus sûre et réglementée que celle de la médecine ayurvédique.

Je suis certain que si je reste en Inde assez longtemps je serais en mesure de trouver de véritables gourous guérisseurs ayurvédiques, ou un véritable ashram où il me sera possible d’y séjourner gratuitement comme dans ce temple bouddhiste en Thailande. Mais le prix à endurer pour cette quête me tuera probablement.

Au final, si vous êtes à la recherche de cette voie occidentalo-spirituelle et que devenir Sadhu vous rebute, vous pouvez éviter ce voyage en Inde, éviter le stress, la chaleur et la pollution et vous diriger vers cette salle de yoga et de méditation en bas de chez vous.

Après tout dépend de votre définition du spirituel. Pour les Indiens, au coeur de l’hindouisme, la spiritualité se trouve dans le culte du linga.
Mais bon, c’est plutôt ironique, le fait de me retrouver au fin fond du monde dans un temple hindou où y est adoré un… lingam et un yoni.

Alors je me suis tapé toute cette route pour voir un pénis et une vulve en pierre ?

J’aurais préféré quelque chose de plus subtile, poétique, métaphorique, symbolique, mystique.
Genre le ying et le yang.

Mais bon, je suppose que ma définition de la spiritualité est comme la plupart des occidentaux…

C’est quoi un Sadhu ? :
Sadhu spirituel en indeLe sādhu est celui qui a renoncé à la société pour se consacrer au but de toute vie. En tant que renonçants, ils coupent tout lien avec leur famille, ne possèdent rien ou peu de choses, s’habillent d’un longhi (de couleur safran pour les shivaïtes) et passent leur vie à se déplacer sur les routes de l’Inde et du Népal… J’ai rencontré ces deux Sadhus dans la région du Kerala, en Inde.